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Gaia

L'ELEVAGE INDUSTRIEL, ou comment on devient végétarien

18 Décembre 2013 , Rédigé par Cadel

 

Où sont passés nos « animaux de la ferme » ?

Après la guerre, j'ai passé quelques temps inoubliables chez ma tante qui avait une ferme dans le Loiret. Elle y élevait avec amour des animaux que jamais elle ne se résignait à tuer ou à vendre... Et, toute petite, j'ai vécu avec les « animaux de la ferme ». J'ai vu comment la poule serrait ses poussins sous ses ailes et les tenait si fort qu'elle n'en perdait pas un, même si on la soulevait de sa branche dans le poulailler. Je devais avoir 3 ou 4 ans quand j'ai noyé les jolis petits canetons tout jaunes en jouant à les enfoncer sous l'eau pour les voir remonter à la surface... Et je me souviens avoir compris, aux larmes de ma tante, la bêtise irréparable que j'avais faite : par jeu, j'avais « tué » toute une portée et la cane, déjà, appelait ses petits, en vain...

C'était une époque où, une fois l'an, on « tuait le cochon » pour nourrir le village. Un rite cruel, car le cochon savait, se débattait et poussait des cris déchirants, tandis que les villageois s'y prenaient à plusieurs pour se donner le courage d'achever, d'aller jusqu'au bout du dépeçage et de la récolte – buvant, chantant, riant  pour donner un air de fête à la cérémonie sanglante d'où l'on sortait boudins, tripes, museau, jambons, oreilles... «Tout est bon dans l'cochon » et tout y passait ; une coutume du moyen âge et du servage, pour contenter le seigneur et parer aux famines. Il s'agissait de faire provision pour l'année et pour toute une tribu..

Les cochons de mon enfance vivaient librement, ramassant comme au temps des gaulois les épluchures, les châtaignes, les champignons. Je vais vous surprendre en vous disant qu'ils aimaient la propreté et venaient réclamer le jet d'eau pour rincer la boue et la poussière dans laquelle ils se débarrassaient des parasites. J'ai toujours connu ces cochons « roses », joueurs et même « rieurs », la queue en tire-bouchon, comme disait la chanson.

Une truie magnifique s'était attachée aux pas de ma tante qu'elle suivait partout, même dans les rues du village. Une nuit, où elle mettait bas ses petits, elle est venue secouer la porte de la ferme pour se faire assister !

Des paysans pasteurs*...aux aberrations de l'industrie

Mon émerveillement devant l'intelligence et l'amour animal ne m'avait pourtant jamais empêché de manger de la viande. Jusqu'à ce jour où par une aberration infernale, les hommes de notre temps ont décidé de traiter les animaux -non pas comme des êtres vivants- mais comme des objets inanimés « industriels » insensibles et seulement destinés -non plus à nourrir les affamés- mais à enrichir des monstres.

Ces "élevages" en usine indignes de leur nom, centres concentrationnaires de maltraitances animales, ont aliéné les paysans qui ont dû s'endetter pour s'équiper à la mesure des ambitions et objectifs imposés par des financiers et technocrates. La plupart n'ont découvert qu'après coup le piège immonde dans lequel ils étaient tombés. Car tout vrai paysan éleveur respecte ses animaux et ne peut être indifférent quand il les voit souffrir et mourir.

Les autres -ceux qui veulent ignorer que les animaux, et singulièrement les mammifères sont des êtres « sensibles » et même intelligents- ceux-là ne connaissent pas le monde animal dont l'humanité fait partie. Ils ne sont ni éleveurs, ni humains.

Mais le système financier qui mène le monde et  l'appétit insatiable des multinationales, réclament toujours plus : plus de rentabilité, sur de moins en moins de place... plus d'animaux enfermés en usines dès la naissance, triés, engraissés, dopés, immobilisés sur un minuscule territoire de métal et de grilles d'où leurs déjections sont facilement lavées d'un jet et d'où il ressortiront quelques mois plus tard, encore très jeunes, mais engraissés de chimie et d'hormones pour faire bon poids ! Trop lourds et privés de musculature, il faut les crocheter par l'anus pour les traîner hors de leur minuscule enclos et les expédier en camions vers les abattoirs automatisés pour en achever toujours plus. Quant aux volatiles au rythme de la chaîne mécanique ils sont plumés et découpés parfois encore vivants**, empaquetés, exportés par millions jusqu'à nos assiettes où chacun fait semblant d'ignorer le martyre enduré par l'animal dont il va se nourrir...  Ou mourir ?  Les poussins mignons ne sont guère plus chanceux : s'ils sont mâles, les voilà emportés piaillant sur des tapis roulants vers la broyeuse – s'ils sont femelles ont en fera des reproductrices conditionnées pour pondre les œufs à un rythme infernal jusqu'à ce que mort s'en suive.                                                                                                                                                    L'élevage industriel, qui a ruiné le monde paysan, n'est pas seulement immonde et polluant... Il est aussi dangereux pour la santé. Mais il ne faut surtout pas en parler : ne jamais évoquer les accidents, sous peine d'être accusé de « terrorisme » !

Oubliées, les vaches folles herbivores qu'on avait nourries de « farines animales » ! (A-t-on seulement cherché les responsables?) - Qui se souvient de la tremblante des moutons et des massacres qui suivirent ? -  Effaçons de nos mémoires la crémation de milliards de volailles accusées de grippe aviaire et jetées toutes vives par pelleteuses sur des montagnes de brasiers - Oublions vite le scandale de la confusion entre bœuf et cheval - Préparons-nous à passer l'éponge sur les prochaines confusions à venir entre chair des uns, cadavres des autres, en sauce commune ! Question de goût.

 

La face cachée des élevages industriels

 

Truie-industrielle.JPGPour revenir aux cochons d'autrefois, quand je vois cette truie qui n'a même pas la place de lécher ses petits comme le font toutes les mères animales, et qui doit les allaiter sur le flanc à travers les grilles sans jamais pouvoir les faire courir à l'air libre, leur faire découvrir la douceur de la pluie, les délices de l'herbe et des champignons, dont elle-même a peut-être déjà été privée - quand je vois les petits nouveau-nés, cochons de lait, bientôt promis à la broche après avoir eu la queue coupée à vif... j'éprouve dégoût et  grand désespoir de l'humanité.

 Est-ce pour nous épargner ces « haut-le-coeur » que les industriels refusent la transparence, les reportages... surtout photographiques ?  Aux Etats-Unis, dans certains Etats, ils ont déjà obtenu des lois punissant d'emprisonnement les auteurs et diffuseurs d'images « vraies » qui, selon eux, nuiraient à leur « libre entreprise ». A chacun sa morale !

Délocalisation des abattoirs Français : le calvaire va encore s'aggraver pour les bêtes...

Voici en effet que, au nom du « toujours plus de profits », les abattoirs Français seront délocalisés, on ne sait trop où, mais on devine que les investisseurs vont choisir des lieux où l'on ne fera pas  grand cas des quelques précautions obtenues dans notre pays 

Brigitte Bardot avait en effet courageusement œuvré pour que les animaux soient étourdis avant de subir le stress et l'abattage. - Or, les malheureuses bêtes partiront dans des conditions inconnues et non contrôlées dans des pays de misère où, après des jours et des nuits de transport en trains ou camions, elles seront traînées,  disséquées, abattues, achevées... sans ménagements. Pour finalement revenir sur nos étals et sur nos tables, sans aucun  avantage, ni pour les porte-monnaie, ni pour notre bien-être, ni pour calmer la faim du monde.

Chacun sait que les économies budgétaires sur la fonction publique se sont d'abord traduites par la réduction, voire la suppression, de tous ceux qui pouvaient contrarie, par leurs contrôles, les méthodes et ambitions des multinationales et de la haute finance internationale.

 Alors, que faire? Sinon refuser de consommer de la viande et devenir résolument végétarien***

CADEL 

 

*Pasteur : celui qui garde, qui fait paître le bétail

**La volaille, accrochée par les pattes au tourniquet de la mort est censée être électrocutée par la tête dans premier bassin avant le plumage et découpage automatiques... Malheureusement, l'ingénieur ignorait que tout volatile pendu par les pattes a le réflexe de relever la tête pour respirer... Ainsi, le bassin d'anesthésie ne sert à rien, et le tourniquet continue son programme... A l'abri des regards. Personne n'entend les hurlements des bêtes. 

*** Beaucoup d'études démontrent que manger de la viande n'est pas aussi indispensable qu'on veut nous le faire croire – et que les végétariens vivent plus longtemps, en bien meilleure santé. 

-Sources :

Récits, témoignages, photo France., Revue "Droit Animal Ethique et Sciences" de la Fondation LFDA 

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