FAITS DIVERS. Le haut et le bas des pavés.

A deux arrondissements et quelques jours près, deux bébés parisiens interpellent nos consciences. Éclairage médiatique braqué sur ce qui brille, mais très pudiquement absent sur ce qui pourrait troubler notre tranquillité.

Bienvenue sur Terre !

19 octobre à Paris -

Heureux événement, dans le 16ème arrondissement !

La Première Dame de France a mis au monde une petite Giulia, dans la clinique à deux pas de sa belle résidence privée. Objets de tous les soins et attentions, la maman et le bébé se portent bien. Joujoux, nounours, compliments, voeux des Grands de ce Monde et de la Cour abondent.

Même le peuple se réjouit : on ne sait jamais, un roi heureux peut vouloir partager sa joie et distribuer des écus et des bourses à la foule des nus-pieds, comme jadis...

Et c'est vrai que le Papa semble heureux comme un roi, au point de rire de bon coeur du compliment du Président Obama souhaitant à la petite fille de ressembler plutôt à sa maman qu'à son papa. .L'espoir est donc permis !

Mais notre Président-papa a d'autres chats à fouetter que de disperser l'argent des contribuables ailleurs que dans la réception des invités du G20 et l'entretien coûteux des forces sécuritaires.

Paris 1er novembre.

Au petit matin, dans le 14ème arrondissement, une maman sans domicile fixe accouche dans la rue d'un bébé-mort. Petit être inconnu qui n'aura pas vu le jour, en ce triste jour des morts.

Le  fait divers  dans la presse ne dit rien de la souffrance de la maman et du papa, jeune couple français comme tant d'autres, sans histoire, qui n'avaient pas trouvé où se loger et s'abritaient depuis quelques temps sous une tente devant les grilles de l'Observatoire . Sans ressources, ils n'auront sans doute pas les moyens d'offrir une tombe au bébé où verser leur larmes.

La veille, M. Apparu, le Secrétaire d'état, refusait encore d'ouvrir des places d'hébergement supplémentaires à Paris, après avoir supprimé le crédit du Samu Social de la ville. C'est que, avec 280 morts dans les rues de Paris depuis le début de l'année, la solidarité, comme « l'écologie.. ça commence à bien faire ! »

Autrefois, une Première Dame aussi gâtée par la vie, se serait émue, aurait compati et fait un geste, une donation pour que de telles souffrances injustes ne se reproduisent plus sous le ciel de France..Mais les temps sont à la  modernité. Les échos de la misère n'atteignent pas le nirvana des princes qui nous gouvernent . Les bonnes fées ont disparu, laissant place à des ogres insatiables.

«Seul l'Esprit, s'il souffle sur la glaise, peut créer l'Homme. »

Hélas, il n'a pas soufflé sur tous les humains...